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Création à Mantes-la-Jolie aux entrepôts Tournesol.
Reprise à la Grande Halle de la Villette.
EXTRAIT
Hermia :
Je vais m’étendre là.
Lysandre :
Et moi, ici.
Hermia :
Va plus loin s’il te plait.
Lysandre :
Un seul coeur, un seul lit.
Hermia :
Pour l’amour de moi Lysandre, ne te couche pas si près.
Lysandre :
Hermia, tu te méprends, ne sois pas si sévère
L’amour n’a pas de sens s’il s’entend de travers.
Mon coeur est tellement emmêlé dans le tien,
Que des deux, je le sais, aucun ne m’appartient.
Si nos âmes tressées on le voit n’en font qu’une,
C’est qu’un voeu les enchaîne et n’en distingue aucune.
Il faut dormir ensemble, unis dans un seul lit
Et vaincre la pudeur sans commettre un délit.
Hermia :
Tu parles joliment, je l’avoue, beau Lysandre,
Mais nous devons agir sans pourtant nous méprendre
Et pour que ta vertu puisse épargner la mienne
Il faut bien nous plier aux coutumes anciennes.
Exciter le désir, c’est lui brider sa flamme.
Pour qu’il nous rende heureux d’être mari et femme
Tu dois dormir plus loin et garder tes distances
Si tu veux que bientôt fonde ma résistance. |
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Songe d'une nuit d'été
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Pendant quinze ans, Madani Compagnie
a mené un travail de création fondé sur les réalités sociales, urbaines
et culturelles de la cité. Cette volonté de mettre en scène la vie
d’aujourd’hui a permis aux habitants de Mantes-la-Jolie de se familiariser
avec le théâtre et ainsi de favoriser l’émergence d’un nouveau public,
tout en s’inscrivant dans le paysage théâtral national. Pendant
plusieurs années, nos spectacles ont puisé leur source dans la vie
quotidienne, puis ont abordé des questions plus générales : l’écologie,
la guerre… Ce cheminement, du particulier au général, nous a conduit
tout naturellement à explorer le patrimoine théâtral universel.
Pour restituer ce patrimoine aux habitants, nous avons décidé de
jouer ce "songe" dans un site urbain contemporain : une friche industrielle. |
NOTE D'INTENTION
Le poète a un pied dans la boue, un oeil
sur les étoiles et un poignard dans la main.
Peter Brook
"En sortant de la forêt ténébreuse de
Méfiez-vous de la pierre à barbe, j’ai eu envie de plonger dans
une forêt lumineuse, celle de l’amour. «L'amour ne voit bien qu'avec
l'imagination» ; c'est là l'essentiel du propos de Shakespeare dans
Songe d'une nuit d'été. Nous avons tous besoin de rêves pour défier
la réalité, à défaut de pouvoir la transformer. J’ai remplacé le
déterminisme implacable de la pierre à barbe par celui, tout autant
impérieux, du Désir. Pulsion de vie contre pulsion de mort s'affrontent
car cette forêt où se côtoient enchantements, désirs de possession,
brutalités, cris, joies et peurs, se transforme en une jungle impitoyable,
celle des sentiments. C'est aussi une forêt initiatique où les enfants
découvrent les tourments et les délices de l'amour, où les gens
de peu pénètrent le mystère de la création théâtrale. Se frotter
à la verve Shakespearienne, à sa musicalité, à sa puissance, c'est
encore explorer une autre forêt touffue, verdoyante et mystérieuse.
Infidèle à la lettre mais fidèle à l'esprit, j'ai souhaité faire
entendre une langue dense et foisonnante, et tout en préservant
sa poésie et sa dramaturgie, la mettre en résonance avec notre temps
et notre public. Si l'écriture est le matériau premier du projet,
la distribution en est la pierre angulaire. C'est par elle que nous
allons révéler la portée universelle de ce conte fantastique. Car
le plus incroyable réside dans le pari insensé, mais ô combien grisant
et stimulant, de faire jouer la pièce par des enfants, des adolescents
et des adultes. Ce mélange des âges, des tailles, des couleurs de
voix et de peaux, du savoir-faire, de la spontanéité, génère une
vraie exaltation du jeu, où rien n'est factice, où tout est profondément
ancré dans la chair. C'est un songe charnel, animal que nous voulons
faire vivre; image de notre monde, de ses bouleversements, de son
métissage. Shakespeare veut régaler son public
en le menant sur le chemin du rêve et de la poésie et, par l’imagination,
lui révéler les secrets de l’âme humaine. Nos héros vivront une
nuit délirante et seront tour à tour bouffons, tyrans, fous et poètes."
Ahmed Madani |
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Texte et mise en scène :
Ahmed Madani
Avec
des enfants et des adolescents de Mantes–la–Jolie et des comédiens
adultes professionnels :
Philippe Aglaé, Sofian Boutagni, Halimata Coulibaly, Maïmouna Coulibaly,
Maïmouna Dabo, Abderrahim El boumeshouli, Mariam Guisse, Rebecca Kleinberger,
Kalifa Konaté, Marie et Pierre Lefebvre, Ahmed Madani, Margot et Valentin
Madani, Dominique Magloire, Christophe Pineau, Christine Pouquet,
Nicolas Rigas, Hawa Toukara,
Décor : Raymond Sarti
Création sonore : Christophe Séchet
Création Lumière : Jean-François Saliéri
Percussions : Thierry Fournier
Direction Chant : Philippe Aglaé
Conseillère Danse : Fatimata Dembélé
Maquillage / Masques : Bernadette Poulin
Costumes / Couture décor :
Christine Vargas
Habillage : Virginie Legars
et Aurore Vaicle
Régie générale : Damien Klein
Régisseurs : Pascal Messer
et Christopher Mélice
Assistant Régie : Christophe Royan
Photographe : Jérômine Derigny
Graphiste : Gilbert Legrand
Coproduction :
le C.A.C. G. Brassens de Mantes-la-Jolie
Nos partenaires : la DRAC Ile de France, le Conseil général des Yvelines,
la Ville de Mantes-la-Jolie, le FAS, la Mission ville et la Fondation
de France.
Danse africaine en partenariat avec les Ateliers Chopin de Mantes-la-Jolie
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